Ce week-end s’est tenue la première édition du Paris Drone Festival dont l’attraction principale était une course de drones sur les Champs Elysées. Un moment historique pour le FPV Racing.
Il y a un peu plus d’un an se déroulait la FPV Race 28 1ère édition (Chartres, 6-7 juin 2015), définie comme l’an 0 du FPV Racing. Cette compétition, avait pour la première fois au monde, regroupée plus de 100 pilotes venus de tous pays, marquant à jamais un tournant dans l’histoire du FPV Racing.
Le 4 Septembre 2016, marquera lui aussi, le démarrage du nouvelle aire pour la discipline, en permettant pour la première fois de son histoire, au travers du Paris Drone Festival, la réalisation d’une course de drones en plein coeur d’une grande ville, avec comme terrain de jeu, la plus belle avenue du monde fermée à la circulation, un théâtre de rêve pour les 8 pilotes sélectionnés prêt à en découdre dans des courses effrénées devant plus de 100 000 spectateurs…
Une organisation exceptionnelle
Organiser une course en plein Paris, sur les Champs Elysées devant 100 000 spectateurs, tel était le défi auquel était confronté L’ERSA qui s’était vu attribuer l’organisation de la compétition par la FFAM.
Le ciel était gris, les visages tirés par la fatigue d’une nuit passée à effectuer les derniers préparatifs et le stress palpable chez les organisateurs, pilotes et partenaires en ce début de journée du dimanche 4 septembre. Ils savaient tous que le public allait se déplacer massivement pour assister à cet évènement et que la moindre petite erreur, le moindre petit grain de sable dans le déroulement de cette journée pouvait ruiner les efforts de plusieurs mois de travail et entacher l’image encore jeune et fragile du FPV Racing. Pour y pallier et grâce au soutien de la marie de Paris, les moyens exceptionnels mis en oeuvre allié à l’expertise des membres de l’ERSA ont permis à cette journée de se dérouler sans accros et même plus, d’en faire un véritable succès !
Contrairement à ce que nous pensions et malgré un espace réduit, l’ERSA est finalement parvenu à proposer un circuit semblable à ceux des courses habituelles de FPV Racing composé de portes et de drapeaux et dont le parcours a été dessiné avec les limites imposés par le lieu. La volière de 140 mètres de long, 17 de large et de 8 mètres de haut protégeant le public a d’ailleurs nécessité un petit temps d’adaptation aux 8 pilotes sélectionnés, peu habitués à voler dans un espace aussi restreint.

Malgré le temps, le public parisien était bien au rendez-vous puisque l’on parle de plus de 150 000 personnes présentes ce dimanche sur l’avenue des Champs-Elysées. De très nombreux médias Français mais aussi étranger ont également fait le déplacement pour couvrir cet évènement, vous avez d’ailleurs sans doute vu un de ces reportages qui ont fleuri dans les JT de presque toutes les chaines de télévision française.
Un dispositif vidéo jamais vu
On le savait depuis longtemps, ce qui manquait au FPV Racing pour captiver le public c’était la possibilité de retransmettre en temps réel les flux vidéos des caméras des pilotes. C’est désormais possible et la société Amimon nous l’a démontré lors du Paris Drone Festival grâce à son dispositif de vidéo HD Connex Prosight qui a, à la fois permis aux pilotes de découvrir les joies du vol en numérique haute définition, mais aussi, au public présent sur place de bénéficier d’une retransmission en direct sur les écrans géants et sur l’application pour smartphones VOGO Sport. Les chaînes de télévision ainsi que le Live diffusé sur Dailymotion et sur Facebook ont également pu utiliser ces flux vidéos pour faire partager l’évènement en direct dans le monde entier.
Bien que nous étions septique, comme de nombreux pilotes, face au système de vidéo numérique HD du Connex Prosight annoncé depuis début mai, il faut l’avouer, le FPV Racing va pouvoir entrer dans une nouvelle dimension. Pour faire face aux problématiques de latence et de frame rate (nombres d’images / secondes), Amimon a ajouté un second mode de réception, le mode performance, réduisant légèrement la qualité au profit d’une image plus fluide permettant aux pilotes de concourir sans problèmes lors de cet évènement.

Comme nous vous l’annoncions dans notre article de présentation du Paris Drone Festival, pour profiter pleinement de la HD, les pilotes ont également bénéficié des lunettes Cinemizer Oled qui va sans aucun doute faire son grand retour sur les terrains de FPV Racing d’ici quelques mois. La marque renaît de ses cendres après avoir été associée à Zeiss et souhaite désormais proposer un produit orienté à une utilisation de FPV Racing. Un marché aujourd’hui largement dominé par la marque FatShark qui profite d’une confortable position mais qui pourrait voir l’arrivée d’un concurrent tel que celui-ci d’un très mauvais oeil. Quoiqu’il en soit il semblerait que même Anne Hidalgo, actuelle Maire de Paris est apprécié la qualité d’image de ces lunettes.
Malheureusement, sans doute pour des histoires de droits et de gros sous, l’intégralité du live n’est désormais plus disponible. Il faudra donc pour le moment vous vous contenter des séquences vidéos des médias afin de revoir quelques secondes de ces flux vidéos HD. Paris Drone Festival devrait cependant diffuser sur sa chaîne youtube des vidéos de l’évènement dont voici la première :
Des courses palpitantes
Tous les paramètres étaient réunis pour que le public présent (et à distance via le Live) puisse bénéficier d’un spectacle à la hauteur de l’évènement. Le message adressé aux pilotes avant la course par Hervé Pellarin (Vice Président de l’ERSA) était simple, « amusez-vous, faites transpirer votre passion au public ». Mais c’était sans compter sur l’esprit de compétition des 8 pilotes présent qui a rapidement pris le dessus pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Pour encore plus de spectacle et s’assurer de l’engouement du public (et peut-être aussi pour donner plus de chance aux pilotes Français), L’ERSA, a choisi de proposer 2 types de courses : une course en individuel en 1 contre 1 et une course par équipe en 2 contre 2.
La course par équipe opposant nos 4 Français aux 4 autres pilotes du « reste du monde » (comme aimait les appeler le présentateur du Paris Drone Festival) a débuté par deux demi-finales.
La première opposait Gary Kent et Luke Bannister à Hugo Madignier et Matthieu Bourhis et ce ne fût pas de tout repos pour nos deux Frenchies qui malgré leurs efforts se sont inclinés face aux deux pilotes Anglais. La seconde demi-finale, qui opposait Juli Müller et Dani Pacha à Julien Leteve et Dunkan Bossion a été plus bénéfique à nos couleurs, puisque ces derniers parviendront à se qualifier pour cette finale par équipe. Finale durant laquelle ils ne termineront pas les trois tours, s’étant tous les deux écrasés laissant ainsi le champs libre à Justice FPV et Banni UK pour remporter la course par équipe.

En individuel l’issu des Français ne semblait guère meilleure, Julien Leteve, Hugo Madignier et Matthieu Bourhis ne sont également pas parvenus à terminer leur 3 tours de circuit pour cause de crash, laissant ainsi Gary Kent, Luke Bannister et Juli Müller accéder aux demi-finales. Seul Dunkan Bossion, ayant réussi à éliminer Dani Pacha lors d’une course à couteaux tirés accède lui aussi à cette seconde phase finale.
La première demi-finale, intégralement Anglaise opposant Gary Kent (Justice FPV) à Luke Bannister (Banni UK) s’annonçait compliquée pour les deux pilotes. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette demi-finale a tenu ses promesses, les deux pilotes nous ont proposé une exécution parfaite de leurs 3 tours le tout à une vitesse déconcertante les amenants à franchir la ligne d’arrivée dans un mouchoir de poche si bien qu’ils étaient incapable de dire qui de l’un ou de l’autre l’avait emporté. C’est donc à l’aide des caméras vidéos que le verdict fût annoncé par Ric Vinuesa Directeur des compétitions à l’ERSA et commissaire de course pour l’occasion, Luke Bannister est déclaré vainqueur de cette demi-finale à quelques dixièmes de secondes de son adversaire.
La seconde demi-finale, opposant le Français Dunkan Bossion à l’Allemande Juli Müller a très vite tourner court puisque cette dernière a retourné son quadrirotor au démarrage laissant ainsi sa place à Dunkan pour une finale des plus attendue.
La finale s’annonçait difficile pour le Français Dunkan Bossion qui devait donc faire face au grand favori, le jeune prodige Anglais, Luke Bannister. Il n’a finalement fallu que quelques secondes à Dunkan pour faire la différence et pousser Banni UK à la faute. A l’issu de la course Dunkan Bossion nous explique sa stratégie « je savais que si le laissait passer devant, il allait être en confiance et ça allait être très difficile pour moi, j’ai donc choisi de prendre immédiatement la tête pour lui mettre la pression ».
Une stratégie payante, puisque Luke Bannister, étant plus habitué à dominer ses courses, a immédiatement essayé de rattraper son léger retard l’amenant à prendre plus de risque pour dès le premier tour toucher le haut d’une gate avant de s’écraser. Dunkan a ainsi pu terminer ses 3 tours en toute tranquillité s’offrant même un tour d’honneur pour remercier le public de ses encouragements.
Revivez la finale comme si vous y étiez :
Cet évènement a également été l’occasion d’annoncer la création de deux zones de vol autorisés dans Paris suite à un travail de longue haleine mener avec la ville de Paris par la FFAM, l’association des MiniRacers et RotorMatch. Les pilotes en herbes pourront donc profiter d’un espace de vol en extérieur à l’hippodrome de Longchamps avec une première session le 18 Septembre de 10h30 à 17h30, limité à 210 places (30 par plages horaires d’une heure) et dont le coût est de 5€ / heure. Le second lieu annoncé est un espace indoor au sein du parc de La Vilette dont la date de la première session n’est pas encore annoncée à ce jour. Attention, pour en profiter il est au préalable nécessaire de vous inscrire à une session et une plage horaire sur le site RotorMatch.
L’ERSA dont l’un des principaux objectifs est la promotion du FPV Racing en Europe a très largement réussi son pari en montrant au grand public une autre facette de l’utilisation que l’on peut faire d’un drone et en se donnant les moyens pour qu’il n’y ai plus d’amalgame entre le survol de centrale nucléaire et la course de drones. Une partition sans fausses note pour l’ERSA qui a su faire de cette course l’évènement de FPV Racing de tout les records, ou tout du moins celui avec le plus grand nombre de spectateurs et celui le plus médiatisé.
Prochain rendez-vous avec l’ERSA du 6 au 9 Octobre prochain pour l’EuroCup à Ibiza qui regroupera les pilotes européens qualifiés pour l’évènement durant cette saison 2016.